Les larmes du coeur [P.V. libre]

Je courrais rapidement. Loin. Loin de là. Sans savoir ce qui m'attendait, ni vers quel endroit que je dirrigeais. C'était tout simplement un chemin qui se faisait naturellement en moi. Ou plutôt la direction la plus courte pour se retrouver là où il y a le moins de regard possible...

J'avais une singulière envie d'être seule et de pleurer un bon coup. Mais comment aurais-je put justifier ma conduite au QG ? Il faut tout de même pas que je me montre faible, surtout venant de moi, la plus jeune membre de la société, mais aussi l'une des plus brave et qui démontre toujours son sang-froid.

Mais aujourd'hui. En ce moment. Ce qu'on appelle le présent. C'est tout autre chose. Je ne peux comme plus m'arrêter. Jamais je n'aurais cru faire un acte si reprochable.. et elle m'en voudrait tellement...

Non Jeni! Il faut que tu cesses de penser à cela. Ça n'a aucun sens de t'apitoyer sur ton sors. Reprends-toi en main ma grande et retournes au QG!

Malgré mes paroles incitantes et bondées de sens, je ne pouvais me résoudre à rebrousser chemin. Surtour que je venais de trouver à l'instant, l'endroit idéal pour être seule un moment. Tout près du pont, sur le bord de l'eau, à l'abri des regards indiscrêts.

Après m'être installer confortablement, je me mis en transe, réfléchissant... et sans m'en rendre réellement compte, j'éclatai en sanglots.

Je courrais, je ne pouvais m'arrêter. Des images me hantaient ; mon père, mort pour me protéger, ma sœur, morte par ma lâcheté, et ma mère, morte par cette magie qui m'habite.

<<Pourquoi ai-je hérité de ces dons? Est-ce pour faire comprendre à l'humanité leur idiotie? Dois-je leur faire peur? Je ne sais plus quoi faire. Je dois trouver une solution!>>

Je continuais ma course lorsque, soudain, j'entendis des murmures. Je déviai de ma trajectoire initiale pour poursuivre ces sons. De plus en plus, je pouvais discerner ces murmures. De plus en plus proche, je compris que ce n'était point des murmures, mais bien des sanglots. J'arrêtai ma course, et me déplaçai silencieusement pour me cacher derrière un petit buisson. Je regardai la provenance de ces larmes : une jeune femme.

<<Selon moi, je lui donnerais 16 ans, mais il ne faut jamais se fier à l'apparence... Ses cheveux sont sublimes, alors pourquoi porte-elle des vêtements subtils? Chercherait-elle à éviter les regards? Serait-elle comme moi? Hmm... Je devrais peut-être l'approch...>>

Perdant l'équilibre, je tombai dans les branches du buissons, qui firent un vacarme hallucinant. Pensant que cela attirerait l'attention de la jeune dame, je commençai à m'éloigner de ce lieu, cherchant à éviter cette attention qui, pourtant, me ferait le plus grand bien...

Je me redressai brusquement. Quelqu'un m'épiait. Je n'en avais plus aucun doute. Autour de moi, je sentais une peur mélangé d'un désir. Comme si le voyeur désirait s'enfuir avant d'être remarquer mais que cette personne désirait aussi recevoir de l'attention.

Bref, le bruit assourdissant avait fait séché mes larmes. Sans même entendre le bruit de mes pas, je suivai l'homme qui m'espionnais, car c'était bel et bien un homme, j'avais eut le temps de l'observer en me retournant. Malheureusement pour moi, la noirceur ne m'était d'aucune utilité sauf pour me camoufler. Cependant, le norceur pouvait me cacher, donc, elle peut aussi cacher l'homme mystérieux.

Du mieux que je pus, je courru. Je tombai deux fois et trébuchai trois fois dans de grandes racines, mais chaque fois, je me relevais aisément. Grâce à l'entrainement intensif dans la société, je ne risquai pas d'être mise hors d'état de nuire après quelques jambettes seulement. Même si je n'étais qu'une simple jeune fille, j'étais forte! L'apparence est parfois (souvent) trompeuse...

Doux souvenirs... Son ancien maître la lui répétait tout le temps. Tu dois apprendre à connaître avec ton coeur et non avec tes yeux. À chaque fois, elle remportait les petits concours fait par son maître. June est un peu trop vieille pour écouter ce genre de conseil, disait-il. Ayant été immergée dans un flots de souvenirs, je ne me rendis pas compte que je m'étais arrêtée. Pour être exact, je n'avais plus la moindre idée de l'endroit où je me trouvais. Pourtant, je sentais toujours l'odeur de l'homme qui m'épiait tout à l'heure, mais son hora se faisait moins forte.

Plus je m'aventurais dans ce quartier qui m'était inconnu, et plus j'avais un mauvais pressentiment. Mais contrairement à mon habitude, je décidai de ne pas l'écouter et je poursuivis mes recherches, avec pour seule lumière, une sombre lune.

Les minutes de recherche commencèrent à s'éterniser.. aussi décidai-je de rentrer avant qu'il m'arrive un pépin. Sans avoir le temps de prévenir le coup, un bras musclé m'aggripa le cou, m'empêchant de respirer. D'un geste habile, mon agresseur mis l'autre de ses mains sur ma bouche, m'empêchant ainsi de dire mot. J'étais piègée. Il m'avait eut grâce à l'effet surprise. Je suis une fille morte...

Comme ça, on se balade seule dans la nuit???!!!!

On homme massif s'imposa alors à moi. Je ne pouvais appercevoir ses traits car il portait une cagoule.

Beau travail Jim. Apporte cette belle jeune fille dans mon sous-sol.. ça va être sa fête cette nuit...

Je vis la jeune demoiselle cherchant à me trouver. À la fois troublé et attiré par cette femme, je décidai de rester où j'étais, mais la femme, perdue, quitta en direction d'un quartier qui m'était inconnu. Suivant mon instinct, je décidai de suivre cette femme, cherchant à lui parler.

Entrant dans le quartier où la femme s'était enfuie, je commençai à entendre des voix. Me remémorant ce qui était arrivé avec ma mère, je me fis discret et tentai de voir ce qui se passait. Je vis des hommes et la jeune femme. J'écoutai et regardai la discussion, qui ressembla étrangement à celle qui eut lieu entre ma mère et les brigands.

Sous l'adrénaline, je fonçai droit sur l'homme qui tenait la jeune dame, et le plaqua au sol. Surpris, l'homme essaya de se débattre, mais trop tard. J'avais déjà lancé une décharge électrique mortelle dans le corps de l'homme. Mon regard se mit a changé d'un bleu doux à un rouge sang. Un éclair apparut dans mon regard, mon regard devenant de plus en plus haineux. Le souvenir de ma mère me tourmentait de plus en plus. Voulant éviter à cette dame la même mort que ma mère, je repris mon calme, cherchant l'autre homme du regard. Celui-ci était déjà parti...

Maintenant redevenu calme, je me levai et regardai le corps carbonisé de l'homme. Il le méritait, mais était-ce la seule solution envisageable? Je me retournai vers la jeune dame, et je compris que c'était l'unique solution dans ce cas-ci. <<Si je n'aurais pas intervenu, elle se serait sûrement fait violer... Ou pire.>> D'une voix calme et mélodieuse, j'entame la conversation :

-Bonjour. Désolé de cette... Apparition brutale. Je vous entendais pleurer près de la tamise, et je voulais savoir s'il y avait quelque chose que je pouvais faire pour vous aider, mais vous semblez vous êtes égarée... Oh, je suis désolé, j'oublie mes bonnes manières. Je me nomme Kiboshi, et vous?

J'affichai un sourire doux, cherchant à ne pas effrayer la jeune demoiselle. Après tout, la vision que je lui ai donné de moi n'est pas la meilleure...

Mais.. mais.. Vous êtes un sorcier !!!

J'étais tétanisée par la peur. Devais-je lui faire confiance ou non? Et ces courants électriques que j'ai senti, était-ce un mauvais rêve? Jamais je n'avais assisté à un tel phénomène auparavant. On aurait put dire que plus rien de sensé ne contrôlait son corps. Comme si une rage avait pris possession de lui dans l'instant de deux secondes.

Toujours sur mes gardes, je me levai prudemment. L'homme en face de moi n'avais fait aucun mouvements susceptible de me blesser d'une quelconque façon. Le pire dans tout ça, c'est que c'était cet homme que je poursuivais à peine quelques minutes plus tôt.

Eh.. merci.. et désolée, mais je dois partir.

Je devais absolument m'éloigner de ce Kibo-machin-chose. Je lui tournai brusquement le dos -plus brusquement que je ne l'aurais voulu-, et je partis d'un pas rapide.

En plus de vouloir m'enfuir de lui, je vais devoir retrouver mon chemin, ne pas me faire prendre par quelqu'un d'autre et faire des détours pour ne pas être suivis jusqu'au QG.

Il me fallait faire vite...

J'étais surpris de la réaction de la jeune dame. Je savais fort bien que les sorciers comme moi étaient mal-vus, mais je pensais que cette femme en était une elle aussi. <<L'énergie qui émane de cette femme ressemble pourtant à celle de ma mère, de ma sœur, et même de moi...>> J'en étais persuadé! Il me fallait trouver la réponse à ce mystère. La voyant s'enfuir de moi, je décidai de partir à sa poursuite, histoire de mettre les choses au clair...

Rendu assez près de la dame, je lui criai:

-Attendez, mademoiselle!

Rapidement, je courrai à ses côtés, tentant de la calmer. Je voyais la peur en ses yeux, mais je tentai tout de même de la convaincre de ma bonté. L'ayant dépassé, de freinai sèchement, évitant toutefois de tomber, et je la regardai droit dans les yeux. D'une voix douce, empreinte d'essoufflements, je lui dis:

-N'ayez point peur. Je ne vous veux aucun mal... Cet homme était sur le point de vous martyriser... Je ne voulais pas le tuer, je voulais juste le paralyser... Mais je ne contrôle pas encore ses pouvoirs que j'ai... Est-ce que vous contrôlez les vôtres?...

J'entrai dans le vif du sujet, tentant de percer le mystère de cette femme. Sans pour autant démontrer mon air curieux, je demandai, subtilement:

-...mademoiselle?

Une simple question d'un mot pour découvrir ce qui constituait une grande part de notre personne : le nom.

J'avais passé la journée entière dans mon bureau, travaillant sans relâche sur l'inventaire d'armes. Lorsqu'on cogna à ma porte pour le repas du soir, je refusai de quitter mon refuge pour manger. Les cuisinières ne parurent même pas surprises: il faut croire que c'est devenu pour moi une habitude de sauter les repas.

Après un moment cependant, je commençai à sentir la faim. Je me levai, m'étirai un peu - je développais régulièrement des douleurs atroces dans les épaules - et ouvris doucement la porte de mon bureau. Je pris rapidement la direction des cuisines - les cuisinières me mettent toujours une assiette de côté quand je ne vais pas manger avec la communauté.

Il y avait dans l'air un étrange sentiment. Honte, culpabilité... et surprise. Alors que je sondais cet atmosphère étouffant, je m'aperçus que tout le monde me regardait étrangement. Je regardai tout le monde, perdant patience très soudainement. Les émotions figées dans l'air ne m'aidait sans doute pas.

"Quelqu'un peut me dire ce qui se passe ?!" fis-je, d'une voix forte qui imposa un silence ferme.

Tout le monde me regardait sans savoir quoi dire. Puis, une des étudiantes vint tout me raconter.

"Quoi ? Elle a quoi ?!"

J'avais du mal à croire ce qu'on venait de me raconter au sujet de ma jeune soeur. Soudainement, la faim me semblait loin et je ne pensais qu'à une chose; retrouver Jenifael. Je devais lui parler, savoir ce qui s'était réellement passé... Et puis, la pauvre, elle aurait bien besoin de la présence de sa grande soeur à ses côtés. Je quittai donc le QG en vitesse, saisissant ma cape au passage. Elle était sortie, alors que le soleil était sur le point de se coucher. La simple idée qu'elle soit hors des murs cette nuit me terrifiait: je savais que je devais impérativement la retrouver et vite.

Je parcourais la ville depuis un moment lorsque je reconnus son énergie non loin de la Tamise. Il ne fut pas long que je m'approchais des quais, en silence, observant attentivement pour retrouver ma jeune soeur. Malheureusement, elle n'étais pas là. Je ressentais cependant son énergie sur le sol et dans l'air. Panique, peur. Un peu plus loin, ça changea. Soulagement soudain.

Puis, je la vis. Plus loin, avançant au pas de course. Il y a un jeune homme derrière elle, qui se rapprochait très vite d'elle. Étrangement, je concentrai mon énergie sur ce dernier, pour savoir s'il représentait une menace. Mes sens m'indiquaient que non, il avait de bonnes intentions envers ma jeune soeur. En avançant dans leur direction, je peux puiser des émotions dans le sol sur lequel je marchais. Doute, curiosité, surprise. Puis, la révélation lorsque je fus proche du jeune homme. Un sorcier.

"JENI !" m'écriai-je, espérant qu'elle m'entendrait. "JENI ! Que se passe-t-il ?"

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