Remords et Pardon

Alexandre avait transporté le corps de Jenifael jusqu'au cimetière, cependant, il n'avait aucune idée de ce qu'il devait faire. Devait-il la laisser devant une tombe? Si oui, devant laquelle devait-il déposer le corps de la jeune fille? Ne sachant plus que faire, il décida de l'emmener jusqu'au milieu du cimetière, sur le gazon. Alexandre était désespéré, par sa faute, Jenifael était grièvement blessée et il ne savait même pas comment faire pour la sauver. De plus, elle lui avait laissé un message lui disant comment faire pour l'aider, et il n'était même pas capable de faire quoi que ce soit! Frustré par sa propre incompétence, Alexandre marchait comme un fauve en cage, à la recherche d'une solution. Il ressortit le message de Jenifael, écrit d'une écriture délicate et élégante:


En ce moment, tu dois sans doute mieux te porter, en tout cas, j'espère. Je suis surement dans un sale état. Ce n'est pas très étonnant.. Je t'expliquerais pourquoi plus tard. Mais sache que si je ne reviens pas à moi avant l'heure du repas, apportes-moi au cimetière, s'il-te-plaît.


Désespéré de perdre la seule personne proche de lui, la seule personne pour qui il donnerait sa vie volontier, il tomba à genoux devant elle, les larmes coulant silencieusement sur ses joues. Il prit les mains de la jeune fille et continua à pleurer en silence.

Je me sentais extrêmement faible. Tellement faible que je pouvais sentir la moindre sensation sur mon corps meurtri. J'aurais put ouvrir les yeux dès mon réveil, mais je sentais déjà les rayons du soleil brûler mes paupières clauses. J'en profitais donc pour remettre de l'ordre dans mon esprit.

Si je me fiais au sol sur lequel j'étais étendue, je me trouvais au cimetière. Donc, Alexandre a gentiment répondu à mon message, signifiant en plus qu'il était sain et sauf... Cependant, je n'avais aucune idée de l'endroit où j'étais étendue dans le cimetière. Tout ce que j'espérais, c'était d'être tout près d'un poste de garde et que les agents à l'intérieur m'aient aperçu, sans ça, June serait sans doute partie à ma recherche avec toute une escouade inimaginable. Bref, j'avais toujours de l'espoir.

Du mieux que je pus, je tentai de m'asseoir. Ce fut très douloureux, mais je tentais le plus possible de ne pas laisser paraître ma douleur. Je me devais d'être forte, du moins, pour le moment. Enfin, j'ouvris les yeux pour tombé nez à nez avec le poste de garde. Au moins, ils ne m'auront pas manqué...

Je cherchai un peu autour de moi, pour vérifié si Alexandre se trouvait toujours près de moi. Faut croire que je suis tombée sur un vrai gentleman.. Il était étendu près de moi, surement en train de faire la sieste. Doucement, je me levai. Je devais absolument rentrer pour prendre des forces, mais je ne pouvais me résoudre à laisser mon compagnon seul dehors.

Nancy? C'est toi au poste? Tu peux sortir.. mon ami dort. Il ne te verra pas.

Nancy était une très grande amie à moi. Je l'avais découverte comme ça, lors d'une mission d'infiltration. Elle n'était qu'une vulgaire servante dans le temps. C'était avec joie qu'elle avait accepté de jouer les mortes et de faire partie de la société. Même si elle était beaucoup plus âgée que moi, on s'entendait à merveille!

J'attendais que tu me le demandes.. Comment est-ce que tu te sens?

J'ai déjà été mieux. Vois-tu, je viens de guérir ce gentil-homme et sa blessure n'était pas belle à voir. Je crois que j'ai réagis juste à temps.

Je pris un longue pause, regardant Alexandre d'un regard rempli d'émerveillement. Cela ne faisait même pas un jour complet que nous nous connaissions et déjà il avait goûté à ma vie, sans même s'enfuir. Contrairement à la majorité des gens, il ne s'était pas enfuis. Il était resté avec moi, même lorsque sa vie en dépendait. Je lui dois beaucoup..

Tu crois qu'on pourrait le faire rentrer?

C'est pas à moi qu'il faut le demander.. c'est toi qui dirige l'endroit, tu n'as pas à poser la question.

Alors.. on le fait rentrer. Je lui doit la vie, c'est la moindre des choses de le soigner complètement.

Qu'il en soit ainsi alors.

Grâce à la combinaison de nos deux pouvoirs de lévitation, nous rentrâmes dans le QG, avec Alexandre. Je savais pertinemment que June n'approuverait sans doute pas, mais ça m'était égal. Autant lui que moi devions reprendre des forces. C'était vital. Je serais prête à donner ma vie pour lui...

Alexandre dormira dans mon lit jusqu'à son réveil. Je lui dois bien quelques explications. Demande à Danny s'il peut nous apporter de quoi nous ravitailler. Et s'il-te-plaît, ne dis pas à June que j'ai ramené quelqu'un, je vais le lui dire moi-même.

Sur ce je patientais un peu sur le bord du lit sur lequel était étendu Alexandre. Après quelques minutes seulement, Nancy me proposa de monter la garde pendant que j'allais prendre un bon bain, ce que je fis sans posé de question.

Lorsque je revins à ma chambre, toute propre, cheveux brossés Alexandre était assis sur mon lit en train de parler avec Nancy. Malgré tout ce qui s'était passé, il émanait de son visage une telle beauté que j'en restai émue quelques instants. Je posai mon regard sur lui...

Bonjour toi. Comment tu te sens?

Je crois que je vais vous laissé...

Nancy quitta rapidement ma chambre sans faire d'histoire, chose inhabituelle...

Alexandre se réveilla dans une petite chambre qu'il navait jamais vue auparavant. Surpris, il commença à inspecter les lieux, sur ses gardes. Après tous les événements passés, il ne savait plus s'il devait être surpris ou non. Alors qu'il regardait la chambre, un vieille dame entra dans la pièce et prit place au coin du lit. Elle invita le jeune homme à faire de même. Lorsqu'Alexandre s'installa, elle lui dit:

-Comment t'apelles-tu?
-Je m'apelle Alexandre Evans. Si je puis me permettre, où sommes-nous, madame?

La vieille femme sembla hésiter un moment. Alexandre décida de ne pas la forcer à répondre:

-Si vous préférez ne pas me le dire, je comprends parfaitement.
-C'est gentil de ta part, de toute façon, je crois que Jeni n'aurait pas été contente que je lui vole ses sujets de conversation.
-Jeni?

À ce moment, Jenifael entra dans la chambre, apparemment après avoir pris un bain. Alors qu'elle entrait d'un pas léger dans la chambre, Alexandre ne put s'empêcher d'admirer ses magnifiques cheveux brillants encore plus que d'habitude grâce à l'eau. Le visage encadré de la jeune fille semblait soulagé de le voir, ce qui le rendit lui-même encore plus heureux. La jeune fille dit de sa voix mélodieuse:

-Bonjour toi. Comment tu te sens?
-Sa va mieux, maintenant.

Alexandre lui fit un sourire et, alors que les deux jeune gens se fixaient, la vieille femme dit:

-Je crois que je vais vous laissé...

Alexandre n'y prêta pas attention, il se leva doucement et, s'approchant de Jenifael, il lui déplaça une mèche de cheveux qui lui bloquait le visage. Une fois la mèche déplacée, il lui fit un sourire de soulagement et dit, à voix basse:

-J'ai tellement eut peur pour toi...

Il continua de la fixer intensément et, prit d'un élan, il l'enlaça et la serra contre lui.

En observant Alexandre, j'eus une envie soudaine de m'approcher de lui et de rester seule dans ses bras pour l'éternité. Je n'avais plus seulement envie de lui, c'était devenu un besoin. Je me devais d'être en SA compagnie. Lui aussi m'observait, cependant, contrairement à moi, Alexandre ne résista pas à l'envie.

Après déplacé une de mes mèches rebelles, il me serra contre lui. Le bonheur! Malgré sa légère odeur de sang séché et la crasse des derniers jours, il était parfais. Il n'y avait aucune doute là-dessus. Le contact de ses bras sur ma peau fragile ne faisait que me mettre davantage en confiance. En faisant un petit effort, je rompis le liens qui nous unissait. Nous devions avoir une bonne conversation. Mais tout d'abord, il devait passé l'inspection. C'était inévitable.

Jamie? Tu peux venir. Je crois qu'il est prêt.

Je ne lui avait rien dit. C'aurait été inutile, car avec son accord ou non, cette phase était obligatoire pour qui mettait les pieds dans le QG. Jamie passa à côté de moi, suivit de ses trois assistants. Tout trois avaient les mains pleins d'accessoires.

Toi, assis. Tu seras gentil de ne rien dire, ni bouger et faire tout ce qu'on te demandera.

Jamie avait parlé d'un ton sec et détaché. C'était nécessaire, afin qu'Alexandre ne désire pas rester dans la société. Le premier contact devait toujours être assez distant afin d'en révéler le moins possible.

Jamie.. attends un peu. J'aimerais lui donner une petite explication..

Jeni, tu n'as pas le droit! C'est contraire aux règles!

Écoutes. Ici, c'est moi qui dirige. À la limite, c'est moi qui écopera de la punition à ta place.

Je détestais devoir rappeler à tous que j'étais supérieur à eux. Pour moi, tout le monde était égal et avait la même liberté d'expression. Mais parfois, je devais avoir recours à ce genre de chantage.. Je me devais de lui donner une légère explication, je me sentais terriblement mal qu'il ait à subir tout ceci après m'avoir sauvé la vie. Mais le protocole m'obligeait.

Ok. Alexandre, lors de la première visite dans l'endroit où nous nous trouvons, il est nécessaire de faire passer un test tout spécial. Ne t'inquiètes pas de ce qui se passera. Tu peux répondre aux questions en toute confiance. S'il y a quoi que ce soit, fais-moi signe. Je resterai près de la porte.

Ciseau!

Jamie avait pris ça comme un coup de départ. Alors que je m'essayais près de la porte comme je l'avais dit, la dame et ses acolytes commencèrent à couper les vêtements sales d'Alexandre pour le laver et le changer. Ensuite, il passerait au test de loyauté, afin de s'assurer qu'il n'était pas un espion de l'ennemi, ce que je doutais grandement.

Tout le long, je ne rivai mon regard ailleurs que sur son visage. Je pouvais facilement deviner que j'aurai droit à toute une période de question.. en particulier à cause du fait que je lui ai pratiquement dit que je dirigeais ici... Mais que va pensé June après tout ça!???

Alexandre fut surpris de l'entrée de la dénommée Jamie. Cette dernière prit la place de Jenifael et commença à lui donner des ordres. Tout d'abord insulté d'être traité comme un chien, Alexandre retint sa réplique cinglante qui n'aurait sans doute pas été très bon pour lui. Ensuite, Jenifael lui dit de subir stoiquement l'épreuve, que c'était nécessaire. Nécessaire à quoi, il n'en avait pas la moindre idée, mais il décida sans hésiter à placer sa confiance en la jeune fille. À ce moment, la dénommée Jamie commença à découper ses vêtements! Alexandre était tellement abasourdis qu'il n'eut aucune réaction. La dame et ses acolytes l'emmenèrent ensuite dans une salle et commencèrent à vigoureusement le laver avec du savon. Mal à l'aise, le jeune homme se laissa faire, ne sachant vraiment pas comment réagir. Après ce bain brutal, il se fit rhabiller de nouveaux vêtements propres et retourna dans la chambre qu'il avait auparavant quittée. Il se fit assir sur le lit et il regarda de nouveau Jenifael au coin de la porte, quêtant une instruction. Voyant qu'il n'en obtiendrait aucune, il dit:

-Mais qu'est-ce qu'il se passe ici? Pourquoi avez-vous fait ça?

Jamie le regarda d'un regard froid et dit:

-Je croyais t'avoir dit de ne rien dire.

Surpris, Alexandre la regarda et la défia du regard. Il n'avait pas l'intention de s'attirer les foudres de la dame, mais il ne se laisserait pas diriger de la sorte sans une bonne raison. Il regarda encore Jenifael, espérant qu'elle l'éclairerait un peu. Voyant que la jeune fille tentait d'éviter son regard, il fut extrêmement déçu. Cependant, qu'espérait-il? Qu'elle soit intéressée à lui? Quelle prétention! Après tout, qui s'intéresserait à un sans abris sans buts et sans avenir comme lui? Il subit donc l'interrogatoire de Jamie d'un façon vague et absente:

-Comment t'apelles-tu?
-Alexandre Evans.
-Que sais-tu de nous?
-Rien.
-Comment as-tu rencontré Jeni?

Alexandre jetta un regard vers Jenifael et décida de répondre une partie de la vérité, se disant qu'il pourrait bien garder certains détails pour lui-même.

-Nous nous sommes rencontrés sur le pont de la Tamise, et je lui ai proposé de la raccompagner.
-Et comment t'es-tu blessé? Tu n'as surement pas trébuché alors que tu la ramenait galamment ici, pas vrai?
-Non, un homme a tenté de nous voler, et m'as attaqué.
-Et comment expliques-tu ton arrivée ici?
-Je n'en ai aucune idée.
-Tu me crois vraiment aussi crédule que cela?!

Jamie leva la main et envoya une gifle au visage d'Alexandre qui n'eut aucune réction, mais continua de la fixer dans les yeux. Bien qu'il avait seulement envie de quitter cette chambre et cet interrogatoire puéril, il sentit qu'il devait demeurer à cet endroit. Lorsqu'il vit Jenifael au coin de la porte, il décida de rester sur place, et d'attendre le verdict. Ou au moins, que la jeune fille lui apporte une quelquonque explication. La gifle de Jamie le brulait à la joue, et l'air furieux de la dame lui fit froid dans le dos. Il regarda Jenifael d'un regard suppliant, espérant qu'elle lui apporterait de l'aide.

J'étais incapable de diriger le moindre regard dans la direction d'Alexandre. Il semblait tellement déçu de mon attitude.. Allant chercher du courage au plus profond de moi-même, je réussis à tenir ma promesse et à rester assise dans la pièce où l'interrogatoire se passa.

Cependant, il y avait les dures manières de Jamie que je redoutais. Lorsqu'elle arriva au moyen les plus durs, je ne pus retenir une larme. Elle trahissait tous mes sentiments face à cet homme que je venais à peine de rencontrer. Je n'avais jamais tenu tant à quelqu'un. Je devais interrompre Jamie. J'en avais le pouvoir!..

Jamie, je crois que cet homme dit la vérité. Tu peux maintenant disposée avec tes aides. Ah.. et au fait, ce n'est pas une possibilité.

J'avais vue juste. Avec elle, il fallait constamment employé des termes exacts, sans ça, elle fait son hypocrite. Sur son visage, je vus une déception mal cachée.

Jeni.. voyons. Tu sais bien quelle réaction aura ta soeur face à cette décision sans fondement.

Elle tentait de m'amadouer.. mais ça ne fonctionnerait pas! Je ne fléchirais pas face à cette femme qui ne faisait que du mal aux nouveaux-venus. Je savais parfaitement qu'Alexandre n'était pas au courant de notre emplacement, pas plus qu'il mentait sur son nom.

Je ne te le redirai pas trois fois, Jamie. Tu sais bien que j'ai TOUS les pouvoirs pour te le faire comprendre.

Encore une fois je devais faire de ce foutus chantage. Et cette fois-ci, pas seulement avec la hierarchie, mais avec la sorcellerie. J'étais peut-être jeune, mais malgré tout, j'étais l'une des meilleures sorcières de la société et encore, selon plusieurs, mes pouvoirs ne sont pas tous développés...

Tête baissée, Jamie quitta la pièce avec ses deux odieux acolytes.

Oh.. Alexandre......

Je me précipitai vers lui, mais m'arrêtai juste devant lui, incertaine quant à ce que je pouvais ou non faire. J'avais envie de me réfugier dans ses bras, mais j'avais tout aussi envie que ses lèvres se posent sur les miennes. Malheureusement, comment savoir si c'était réciproque?

J'attendais devant lui, toujours indécise, le rouge me montant aux joues.

Lorsque Jamie quitta la pièce, un frisson de soulagement parcourut l'échine d'Alexandre. Cette femme, si dure et si imposante allait lui laisser un souvenir amer de cette journée, il en était sûr. Cependant, Jenifael était venue à sa rescousse, répondant ainsi à son appel silencieux. Soulagé, Alexandre faillit la reprendre dans ses bras afin de lui témoigner sa reconnaissance cependant, il se rapella la précédente altercation entre la jeune fille er Jamie, où Jenifael avait affirmer avoir tous les pouvoirs...comme un chef? Ne sachant plus comment réagir face à cette jeune fille qui semblait en cacher beaucoup plus qu'en montrer, il décida de retenir, bien que très difficilement, son envie de l'enlacer à nouveau. Il la regarda avec un regard où apparaissaient curiosité, respect et...autre chose. Il dit:

-Je vais bien, merci beaucoup de l'avoir fait partir.

Il continua de la regarder, puis lui prit doucement la main, redoutant qu'elle ne la retire subitement, puis la dirigea vers le lit, où il l'assit, et s'installa aux côtés d'elle. Il reprit la parole, d'un ton doux et calme:

-Ai-je le droit aux explications? Si non, je comprends, et je ne t'en voudrai pas. Cependant, je t'avoues que j'aimerais bien comprendre ce qui se passe.

Puis, décidant de prendre son courage à deux mains et de risquer de s'attirer les foudres de la jeune fille, il dit:

-Après tout, j'aimerais savoir si je pourrais rester ici...avec toi?

Puis, réalisant ses paroles, il dit d'un ton empressé:

-Je m'excuse...je devrais sans doute parler avec plus de respect...Après tout, qui suis-je? Un simple vagabond sans avenir...

Il la regarda dans les yeux, et son regard descendit doucement le long de la joue, de la machoire, pour finalement se poser sur les lèvres de la jeune fille. Ces-dernières semblaient si douces et parfaites qu'il dût se retenir très fort afin de ne pas lui voler un baiser, ce qui lui vaudrait sans doute un refus catégotique de demeurer avec elle. Cependant, il ne put retenir une petite fantaisie où il penchait doucement la tête vers Jenifael, ne se souciant plus de rien. Il imaginait la caresse de ses lèvres ainsi que la main de procelaine de la jeune fille serrant la sienne alors qu'ils partageaient ce moment privilégié ensemble. Cependant, la réalité repris rapidement le contrôle et il se rendit compte qu'il devai probablement être rouge de gêne devant elle. Tantant de garder son calme, il la regarda d'un regard désolé, demandant pardon. Cependant, il ne se rendit pas compte que lorsqu'il rêvait éveillé, il avait repris possession de la main de Jenifael. Il s'en rendit compte au moment où il baissa les yeux et vit leurs mains entrelacées, comme dans son rêve. Puis, fixant à nouveau son regard bleu-gris dans les prunelles marrons de la jeune fille, il lui caressa doucement la joue. Il savait qu'il ne devait pas faire cela, cependant, l'envie était trop forte et il se laissa emporter. La douce peau de pêche de la jeune fille était froide alors que sa main était chaude, un peu comme s'ils se complétaient. Il accueillit le froid bienfaiteur volontier et continua de la regarder dans les yeux...

Nous étions assis face-à-face. Aucun n'osait échanger une parole. Sa douce main réchauffait délicatement la mienne, qui était froide, comme à l'habitude. Le contact de sa main sur ma joue me fit frémir de bonheur. Cette soudaine proximité me fit oublier tout mes soucis pour un moment. Mais je devais rester à mon affaire, sans ça, je pourrais aisément être réprimandée. De toute manière, je devais répondre aux interrogations d'Alexandre.

À contre coeur, je m'éloignai un peu, puis pris une grande inspiration avant de me lancer dans un long récit que je connaissais par coeur, celui de ma vie.

Tu as parfaitement le droit d'obtenir des renseignements. Cependant, tu devras jurer de ne jamais révéler ce que tu sais, sans ça, je serais obligé de te tuer, ce qui ne me réjouis guère.

Je pris une pause, pour laisser le temps à Alexandre de comprendre dans il quoi il souhaitait s'embarquer. Voyant qu'il attendait la suite, je décidai de poursuivre. Ainsi, je lui expliquai ma naissance, la mort de mes parents, la misère dans laquelle June et moi avions vécue, pour finalement arriver jusqu'au magicien rencontrer quelques années plus tôt.

Suite à la mort de notre maître bien-aimé, ma soeur et moi avons décidé de fonder une société. C'est présentement en cet endroit que tu te retrouves. Cependant, ce n'est qu'après avoir prêté serment que tu en connaîtras l'emplacement exact. Bref, notre communauté sert au bien de Londres. Et comme tu le sais, je suis une sorcière, mais je ne suis pas la seule ici... et il n'y a pas que des sorciers. On peut y retrouver ange, fée, magicien ou humain. Comme toi. Donc, d'un côté, ta seconde question est répondue. Bien sûre que tu peux rester ici!

Je tenais absolument à ce qu'il reste parmi nous. Mais j'avais toujours une petite peur en moi qui me disait qu'il allait prendre ses jambes à son cou à tout moment.

Et.. Tu n'as aucune excuse à me faire. Tu n'es peut-être qu'un simple vagabond, mais tu as sauvé la vie d'une sorcière qui lutte du mieux qu'elle peut contre le mal.

Du mieux que je pus, je tentai de dissimuler mes sentiments. D'un côté, je voulais les laisser me guider, mais d'un autre, j'avais un devoir au sein de la société et ce serait très mal vue.

En fait, jamais je n'ais pensé que tu étais un vagabond... et.. j'aimerais bien que tu restes ici, avec moi.

J'étais terriblement embarrassée. À nouveau, j'étais tout près d'Alexandre. Et cette fois-ci, ce n'est pas lui qui pris ma main, mais moi qui pris la sienne. J'avais énormément envie de me lier davantage à lui, mais je préférais attendre une certaine réaction de sa part...

Surpris par le récit de Jenifael, Alexandre s'en voulut énormément d'avoir, pendant un moment, douté de la jeune fille. Puis, elle lui déclara qu'elle aimerais qu'il reste à ses côtés dans cette société. Déjà débordant de joie, il faillit sauter de bonheur lorsqu'elle lui prit la main. Se contrôllant quelques peu, il serra doucement les doigts fragiles dans le creux de sa paume, savourant à nouveau le contact froid de la peau de satin de Jenifael. Il la regarda doucement, alors qu'elle même l'observait. Tout en elle l'attirait, ses ccheveux, ses magnifiques yeux marrons, son regard, son odeur, son cou...ses lèvres. Il observa à nouveau ce fruit interdit, qu'il rêvait de cueillir. Alors que ses yeux se perdaient dans la contemplation, ses mains continuaient de caresser celles de la jeune fille. Bien qu'il ne se considérait pas digne, il ne pouvait s'empêcher de s'imaginer avec elle, à cet endroit, à cet instant en train de s'embrasser. Ayant de plus en plus de difficulté à se retenir, il pencha doucement la tête et appuya son front brûlant sur celui de la jeune fille, tout en continuant de la fixer dans les yeux. Il lui chuchotta:

-Je suis désolé, je sais que je ne devrais pas faire cela...

Puis, doucement, il approcha ses lèvres de celles de la jeune fille. Alexandre savait très bien au fond de lui-même qu'il ne devrait pas faire cela, qu'elle allait sans doute le repousser, cependant, une petite voix lui dit qu'il y avait tout de même une chance. Il ferma les yeux, tout en continuant de s'approcher lentement de Jenifael. L'une de ses mains garda celle de la jeune fille emprisonnée, alors que l'autre déplaçait l'une des mèches rebelles de Jenifael, libérant l'accès à ses lèvres. Ensuite, Alexandre posa sa main dans le dos de la jeune fille, la rapprocha doucement de lui. Alors qu'elle s'approchait, leurs lèvres finirent par se toucher. Le froid des lèvres de Jenifael fit frissonner Alexandre, comme si une décharge éléctrique venait de lui traverser le corps. Il ressera doucement son étreinte sur la taille ainsi que sur la main de la jeune fille. Il profita du moment, les yeux fermés, échangeant un baiser avec la jeune fille qui lui avait redonné une raison de vivre...

La joie de finalement pouvoir poser le geste qu'il voulait faire depuis quelques temps envahissait Alexandre. Toute trace de doute ou de peur l'avait délaissé. Pour l'instant, il ne faisait que vivre le moment partagé par lui et Jenifael, alors que leur étreinte s'étirait. Puis, la jeune fille se retira et le fixa dans les yeux. Bien que quelques peu honteux d'avoir posé un geste aussi impudique, il supporta le regard de Jenifael, savourant à nouveau les magnifiques prunelles marrons de la jeune fille. Elle était vraiment magnifique, il ne cessait de l'admirer et savait qu'il ne s'en lasserait sans doute jamais. Ensuite, elle lui dit qu'il aurait à passer des tests physiques, bien qu'il lui serait, en effet, probablement aisé de les réussir. Puis, elle lui dit qu'elle aimerais qu'il reste auprès d'elle. Heureux comme il l'avait rarement été dans la vie, Alexandre se retint de justesse de recommencer à l'embrasser, jugeant qu'il devrait la laisser poser le prochain geste, puisqu'il avait déjà pris l'initiative et ne voulais vraiment pas lui faire peur. Cependant, Alexandre savait qu'il devait répondre à sa nouvelle amie. Il lui prit doucement la main et lui serra tendrement les doigts, en lui disant:

-Je n'avais pas l'intention de partir.

Il la regarda d'un regard intense et dit:

-J'espère que je ne t'ai pas mise mal à l'aise...

Puis, Alexandre se leva doucement et se dirigea vers la porte de la chambre, espérant qu'elle le retienne. Il dit:

-Je devrais peut-être aller me coucher et te laisser te reposer...

Il n'avait cependant aucune place où dormir...

Que grâce à la démarche qu'avait Alexandre, je sus qu'il désirait rester, mais qu'il tentait du mieux qu'il voulait faire passer la politesse avant ses envies. Pour rien au monde je ne le laisserais partir, s'en était sûr. À coup sûr, je le rattraperait à la dernière minute, puis l'emmenerai voir ma soeur pour qu'il puisse passé son test le plus rapidement possible afin qu'il sois apte à rester avec moi des heures durant.

Lorsque je me rendit compte qu'Alexandre s'égarait grâce à mes facultés magiques, je partis le rejoindre.

Croyais-tu sincèrement t'en tirer à si bon compte?

Il y avait une grande marque de sarcasme dans ma voix. Je trouvais drôle la première réaction des nouveaux, la surprise passée. À chaque fois, le même scénario. À chaque fois, le même effroi en se rendant compte à quelle vitesse on les retrouvait. Pourtant, c'était bien simple! Ils prennent tous le même chemin. Sans avoir eut recours à l'éducation de la société, personne ne pouvait sortir vivante de la base. C'était un véritable labyrinthe...

Bref, un simple regard en direction d'Alexandre me permi de découvrir toutes les émotions que je venais de me répéter dans ma tête.

Si t'avais vue ta tête!..

À nouveau je partis à rire. Doucement, je pris la main d'Alexandre et je commençai à marcher en direction du bureau de ma soeur, prête à lui faire passer le grand test.


[HJ: Personnellement, je crois que ça pourrait mettre un terme à notre RP.. Tu peux faire une dernière réponse si tu veux, mais je propose d'en partir la suite ailleurs.]

(H.R.P. Non, c'est bon. Je te laisse le recommencer au bureau de June, si tu veux.)